- Quel est l’impact du paysage des traités d’investissement de la Suisse sur les détenteurs d’obligations du Credit Suisse ?
La Suisse a signé plus de 120 accords bilatéraux d’investissement avec des pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe, ce qui la place au troisième rang mondial, après l’Allemagne et la Chine, pour ce qui est du nombre d’accords de ce type. Ces accords visent à renforcer la sécurité juridique, à améliorer le climat d’investissement et à accroître l’attrait de la Suisse en tant que lieu d’investissement international. Les accords protègent contre les risques non commerciaux tels que la discrimination étatique, l’expropriation illégale et les restrictions sur les paiements et les flux de capitaux. Les développements récents de la pratique suisse en matière de TBI mettent l’accent sur le développement durable et incluent des dispositions visant à garantir la transparence dans l’arbitrage entre investisseurs et États, soulignant l’engagement de la Suisse en faveur d’un traitement juste et équitable des investissements étrangers. - Quel a été le rôle de la FINMA dans la dépréciation des obligations CS AT1 ?
La FINMA a justifié la dépréciation de l’obligation CS AT1 en se basant sur un « Viability Event » (événement de viabilité) déclenché par un soutien gouvernemental extraordinaire accordé à CS. Cette décision sans précédent, bien que fondée sur des clauses contractuelles, s’écarte des normes financières traditionnelles selon lesquelles les détenteurs d’obligations absorbent généralement les pertes avant les actionnaires, ce qui soulève des questions quant à l’équité et à la prévisibilité de la réglementation. - Comment le marché a-t-il réagi aux décisions réglementaires après la prise de contrôle ?
La réaction négative du marché souligne les inquiétudes concernant la stabilité et la transparence des mesures réglementaires suisses. Cette situation met en évidence la nécessité d’aligner les décisions financières nationales sur les attentes internationales et les engagements pris par la Suisse dans le cadre de ses accords bilatéraux d’investissement. - Quelles sont les prétentions en matière de traitement juste et équitable à l’encontre de la FINMA ?
Étant donné la nature rapide et imprévue de la dépréciation des obligations CS AT1, les investisseurs concernés pourraient invoquer une violation de la norme de traitement juste et équitable stipulée dans les accords bilatéraux d’investissement applicables. Ces plaintes feraient valoir que les actions de la FINMA ont manqué de transparence et ont favorisé les actionnaires de manière disproportionnée, violant ainsi le traitement équitable prévu par les traités suisses. - Les investisseurs peuvent-ils invoquer une expropriation indirecte en raison de la réduction de valeur de l’AT1 ?
Les investisseurs peuvent également déposer des plaintes pour expropriation indirecte, en soutenant que la réduction de valeur les a privés du rendement de leur investissement sans procédure équitable ou compensation, comme le prévoient les TBI de la Suisse. Le délai pour déposer une plainte pour expropriation en Suisse est de cinq ans, à compter de la date de connaissance de l’acte juridique d’expropriation. - Comment les récentes améliorations apportées aux TBI de la Suisse affectent-elles les réclamations potentielles ?
L’accent mis récemment par la Suisse sur le développement durable et la transparence dans ses TBI peut également influencer la manière dont ces obligations conventionnelles sont interprétées dans les litiges potentiels, fournissant potentiellement une base plus large pour contester les décisions réglementaires en vertu du droit international. - Comment les dommages-intérêts sont-ils évalués pour la dépréciation des obligations CS AT1 ?
La détermination des dommages impliquerait de calculer les résultats potentiels si les obligations CS AT1 n’avaient pas été dépréciées. Cela pourrait inclure l’évaluation des trajectoires financières de ces obligations sur la base des conditions du marché avant l’annonce de l’offre publique d’achat. - Quels sont les recours dont disposent les investisseurs pour récupérer leurs pertes ?
L’arbitrage international contre la Suisse/Confédération helvétique pourrait permettre de récupérer ces pertes, les dommages-intérêts pouvant refléter la différence entre la valeur de marché des obligations avant l’événement et leur valeur réduite à zéro après la prise de contrôle.
La prise de contrôle du Crédit Suisse par UBS et la dépréciation des obligations CS AT1 qui s’en est suivie constituent un cas complexe d’intersection entre les mesures réglementaires nationales et les protections internationales en matière d’investissement. Ce scénario met à l’épreuve les limites des engagements pris par la Suisse dans le cadre de son vaste réseau d’accords bilatéraux d’investissement et soulève d’importantes questions sur l’alignement des réglementations financières nationales sur les normes juridiques internationales.
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