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Impôts sur les successions transfrontalières : Êtes-vous prêt ?

La planification des droits de succession est un domaine complexe, en particulier dans un contexte transfrontalier. De nombreux facteurs doivent être pris en compte, tels que les lois fiscales des pays concernés, le domicile et la résidence fiscale du défunt et des bénéficiaires, ainsi que la localisation des actifs.

L’un des plus grands défis de la planification transfrontalière des droits de succession est la double imposition. Celle-ci se produit lorsque deux pays ou plus tentent d’imposer les mêmes actifs au moment du décès. La double imposition peut être très coûteuse et prendre beaucoup de temps pour les bénéficiaires, il est donc important de prendre des mesures pour l’éviter.

1. Comment les droits de succession sont-ils perçus dans le monde?

Lorsque l’on étudie les droits de succession et d’héritage dans le monde entier, on rencontre deux modèles prédominants :

  • Modèle de règlement des droits de succession : Dans les juridictions de common law, telles que le Royaume-Uni et les États-Unis, les droits de succession sont généralement prélevés sur la succession de la personne décédée au cours de la procédure d’homologation. Cela signifie que les droits doivent être réglés avant que le titre légal de propriété puisse être transféré aux héritiers.
  • Impôt sur les successions au moment de la distribution : À l’inverse, les pays de droit civil adoptent généralement un modèle dans lequel les droits de succession sont imposés au moment où les actifs sont distribués aux héritiers. Cela signifie que les impôts sont payés par les personnes qui reçoivent l’héritage, c’est-à-dire les héritiers.

En Suisse, les impôts sur les successions suivent un schéma particulier. Ils sont prélevés par les cantons, la majorité d’entre eux sur la part de l’héritage ou du legs transmise au bénéficiaire, appelé héritier ou légataire. Le canton de Soleure se distingue toutefois en imposant un impôt sur la succession du défunt.

2. Quel pays peut imposer des droits de succession sur mes biens?

Pour savoir quel pays peut imposer des droits de succession ou d’héritage sur vos biens, les règles précises dépendent de la législation fiscale propre à chaque pays. D’une manière générale, plusieurs facteurs entrent en jeu lorsqu’il s’agit d’envisager un transfert d’actifs au moment du décès :

  • Résidence fiscale ou domicile du défunt : Le pays dans lequel la personne décédée était résidente fiscale ou avait son domicile est souvent une juridiction clé intéressée par l’imposition de l’héritage ou de la succession.
  • Résidence fiscale des héritiers ou des bénéficiaires : De même, le pays où les héritiers ou les bénéficiaires sont résidents fiscaux peut faire valoir des droits fiscaux.
  • La localisation des actifs : En outre, le pays où se trouvent les actifs peut influer sur les obligations fiscales.

Par exemple, en Suisse, une règle générale prévaut selon laquelle les actifs mondiaux sont généralement soumis à l’impôt sur les successions dans le canton où le défunt avait son domicile légal. En particulier, les biens immobiliers dérogent à cette règle et sont imposés en fonction de leur emplacement physique.

Lorsque plusieurs juridictions sont concernées et que leurs règles fiscales ne correspondent pas à celles décrites ci-dessus, il existe un risque de double imposition sur les mêmes actifs. Cela souligne l’importance d’une planification successorale méticuleuse.

3. Exemples courants de taxation de successions transfrontalières

Exemple 1 : Immobilier et titres américains

Les règles relatives à l’impôt sur les successions considèrent les biens immobiliers américains comme des actifs localisés aux Etats-Unis. De même, les actions émises par des sociétés américaines sont considérées comme des actifs localisés aux Etats-Unis, même si elles sont détenues par des résidents fiscaux non-américains à l’étranger. Lorsque ces actifs sont détenus par des résidents fiscaux non-américains, ils sont soumis à l’impôt américain sur les successions, dont le taux peut atteindre 40 %. Il est important de noter que la législation fiscale américaine ne prévoit qu’une maigre exonération de 60 000 USD. En outre, il n’y a pas d’exonération automatique pour les biens transmis au conjoint survivant. Cela signifie qu’en cas de décès d’un propriétaire étranger de biens immobiliers ou d’actions américaines, la valeur de ces actifs dépassant 60 000 USD sera soumise à l’impôt américain sur les successions à un taux pouvant aller jusqu’à 40 %. En même temps, le propriétaire peut être soumis à d’éventuelles obligations en matière de droits de succession dans son pays de résidence fiscale au moment de son décès.

Exemple 2 : Immobilier au Royaume-Uni

Les biens immobiliers britanniques sont des actifs soumis à l’impôt sur les successions au Royaume-Uni, quel que soit le statut fiscal du propriétaire. Le Royaume-Uni prélève des droits de succession au taux de 40 % sur la valeur du bien qui dépasse la “tax-free nil rate band” (actuellement 325 000 GBP). Il existe plusieurs exemptions, dont l’une des plus importantes est l’exemption du conjoint, qui exclut les biens transmis par un conjoint décédé au conjoint survivant de l’assujettissement à l’impôt sur les successions au Royaume-Uni. En outre, le pays dans lequel le propriétaire d’un bien immobilier britannique réside au moment de son décès peut revendiquer le droit d’imposer des droits de succession sur les actifs mondiaux de l’individu.

4. Est-il possible d’éviter la double imposition?

Lorsque des actifs sont susceptibles d’être imposés dans plusieurs juridictions, il existe deux méthodes principales pour éviter la double imposition :

  • Traités relatifs aux droits de succession : L’existence d’une convention en matière de droits de succession entre le pays où se trouvent les actifs et le pays où réside le défunt ou le bénéficiaire peut constituer une solution vitale. Ces conventions prévoient un traitement fiscal spécifique et des exonérations, ce qui permet de clarifier les choses et d’éviter la double imposition.
  • Crédits d’impôt unilatéraux : Certaines juridictions offrent des crédits d’impôt unilatéraux, permettant aux contribuables de compenser les impôts payés dans un pays par leurs obligations dans un autre. Cela peut être un outil précieux pour éviter la double imposition et veiller à ce que les actifs ne soient pas indûment grevés par des impôts excessifs.

5. La Suisse a-t-elle conclu des conventions de double imposition en matière d’impôts sur les successions?

Les conventions fiscales sur les successions conclues par la Suisse avec huit pays, dont l’Autriche, le Danemark, la Finlande, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis, offrent des avantages substantiels.

Prenons, par exemple, l’accord conclu avec les États-Unis, qui accorde aux résidents fiscaux suisses des exonérations remarquables de l’impôt américain sur les successions. L’article III de la convention accorde aux résidents fiscaux suisses une exonération calculée au prorata de l’exonération accordée aux citoyens américains (actuellement 12 060 000 USD) sur la base de la proportion de la valeur des actifs américains soumis à l’impôt américain sur les successions par rapport à la valeur des actifs mondiaux, ce qui dépasse largement l’exonération nationale américaine de 60 000 USD pour les non-résidents.

Une autre convention favorable, la convention Suisse – Royaume-Uni, exonère de l’impôt sur les successions en Suisse les biens immobiliers situés hors de Suisse.

6. Existe-t-il des opportunitéspour la planification de l’impôt sur les successions?

Envisagez des instruments tels que les trusts, les fondations ou les sociétés d’investissement personnelles, ainsi que des outils traditionnels tels que les testaments et les polices d’assurance-vie. Ne négligez pas la valeur stratégique des dons à vie ou d’une combinaison de ces approches. Lorsque vous vous penchez sur votre stratégie en matière de droits de succession, posez des questions clés :

  • Quels sont les types d’actifs concernés (par exemple, biens immobiliers, titres, droits de propriété, polices d’assurance-vie, actifs numériques) ?
  • Où se trouvent ces actifs (situs) ?
  • Quels sont la nationalité, le domicile et le statut de résidence fiscale des personnes qui possèdent les actifs et de celles qui pourraient en hériter ?
  • Quel est l’état civil des personnes concernées ?
  • Quel est le degré de parenté entre le propriétaire des biens et les bénéficiaires potentiels ?
  • Quelle est la structure de propriété des actifs concernés (sont-ils détenus directement par des individus, par l’intermédiaire d’une société personnelle ou d’un trust) ?

L’élaboration du plan d’héritage et de succession idéal dépend de la combinaison unique des facteurs ci-dessus. Lorsque plusieurs juridictions sont en jeu, la complexité peut s’accroître.

Nous pouvons vous aider à évaluer votre situation actuelle et à trouver des solutions sur mesure en matière de planification successorale, y compris la création d’un trust ou d’une fondation et la rédaction d’un testament, si nécessaire.

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