Un aperçu juridique pour les nouveaux arrivants exigeants
La Suisse fascine par sa stabilité politique, sa puissance économique et sa qualité de vie élevée. Mais l’accès à un domicile fixe dans la Confédération est réglementé de manière très réfléchie et souvent caractérisé par une grande complexité juridique. Chez LINDEMANNLAW, nous accompagnons régulièrement des clients qui souhaitent une solution sur mesure pour s’installer en Suisse, que ce soit pour des raisons personnelles, professionnelles ou fiscales.
Nous vous présentons ci-dessous les 5 moyens les plus efficaces pour vous ou vos clients d’obtenir un domicile en Suisse en toute sécurité juridique, y compris les conditions et les opportunités correspondantes.
Permis de séjour pour les citoyens de l’UE/AELE
Les ressortissants des pays de l’UE/AELE bénéficient d’un accès privilégié à la Suisse en vertu de l’accord sur la libre circulation des personnes conclu avec l’Union européenne1. Cet accord permet une immigration relativement simple sous les conditions suivantes :
- Accès illimité au marché du travail suisse : tant les salariés (avec contrat de travail) que les travailleurs indépendants sont en principe autorisés à séjourner en Suisse, à condition qu’ils aient un projet concret d’activité lucrative2.
- Droit de séjour même sans activité lucrative : les retraités, les étudiants ou les personnes financièrement indépendantes ont le droit de s’établir en Suisse, à condition de disposer de moyens financiers suffisants et d’une assurance maladie valide3.
- Droit élargi au regroupement familial : les conjoints et les enfants bénéficient également du droit au regroupement familial, même s’ils ne sont pas ressortissants de l’UE/AELE4.
Les conditions sont directement basées sur le cadre juridique international de l’accord sur la libre circulation des personnes conclu avec l’UE et offrent une solution prévisible et transparente à de nombreux demandeurs.
Emploi auprès d’un employeur suisse (pour les ressortissants de pays non membres de l’UE/AELE)
Les personnes qui ne sont pas originaires d’un pays de l’UE/AELE ont généralement besoin d’une offre d’emploi d’une entreprise suisse. L’admission est subordonnée à la prise en compte des intérêts économiques et de l’emploi en Suisse.
- Les personnes hautement qualifiées sont généralement des personnes titulaires d’un diplôme universitaire et/ou ayant plusieurs années d’expérience professionnelle qualifiée. Elles sont en principe les bienvenues en Suisse5.
- Le test du marché du travail exige qu’aucune personne appropriée originaire de Suisse (CH) ou de l’UE/AELE ne soit disponible pour le poste. Ces groupes bénéficient ainsi d’une priorité lors du recrutement. Le marché du travail national doit être épuisé6.
- Une admission facilitée est possible dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre qualifiée7, tels que la santé, l’informatique, l’ingénierie, la construction, le tourisme, la banque et l’assurance.
Les exigences sont élevées et il n’existe aucun droit légal, mais les demandes bien structurées ont de très bonnes chances d’aboutir si le besoin et les qualifications sont avérés.
Droit de séjour pour les personnes fortunées âgées de 55 ans et plus (pour les ressortissants non membres de l’UE/AELE)
Les ressortissants non membres de l’UE/AELE fortunés peuvent obtenir un permis de séjour dans des cas exceptionnels s’ils sont âgés de plus de 55 ans et peuvent prouver qu’ils ont des liens étroits avec la Suisse, qui ne sont pas uniquement familiaux8.
Conditions
- Âge minimum de 55 ans9
- Relation indépendante avec la Suisse10, par exemple :
- formation antérieure dans des internats ou des universités suisses
- séjours professionnels dans le passé
- séjours de vacances répétés (justifiables par exemple par des factures d’hôtel, des tampons sur le passeport)
- un réseau privé ou professionnel en Suisse (la seule présence de parents ne suffit pas)
- Moyens financiers suffisants pour mener une vie indépendante11
- Aucune activité lucrative autorisée, ni en tant que salarié ni en tant qu’indépendant – les investissements, la gestion de fortune et les mandats d’administrateur sont toutefois autorisés12.
Cette option convient aux personnes ayant un lien fort avec la Suisse et qui souhaitent clairement entamer un nouveau chapitre de leur vie en Suisse, tant sur le plan fiscal que personnel.
Permis de séjour pour « intérêt fiscal » (imposition forfaitaire)
Dans certains cas d’intérêt fiscal particulier, un permis de séjour peut être accordé aux ressortissants fortunés de pays non membres de l’UE/AELE. Ce permis est basé sur l’imposition d’après la dépense, également connue sous le nom d’imposition forfaitaire13 :
- La Suisse exige un montant d’impôt minimum annuel qui dépend du coût de la vie en Suisse et varie considérablement d’un canton à l’autre. Par exemple, ce montant minimum est plus faible dans les cantons ruraux, comme Nidwald, et plus élevé dans les cantons urbains très prisés, comme Genève, Zurich, Bâle ou Lucerne. D’autres facteurs, tels que la propriété immobilière en Suisse, jouent également un rôle dans ce contexte.
- Ce montant d’imposition annuel minimum peut être fixé à l’avance avec l’administration fiscale cantonale dans le cadre d’une décision de taxation forfaitaire, ce qui garantit une sécurité de planification.
- Aucune activité lucrative n’est autorisée en Suisse, mais la gestion de fortune, les investissements et les mandats d’administrateur sont autorisés14.
Nous structurons votre projet de séjour de manière optimale sur le plan fiscal et vous accompagnons dans le dépôt des demandes et les négociations avec les autorités. À ce sujet, nous vous renvoyons à notre article sur le thème de l’imposition forfaitaire.
Entrepreneurs apportant une plus-value économique à la Suisse
Les ressortissants de pays non membres de l’UE/AELE peuvent également obtenir un permis de séjour sous certaines conditions s’ils créent une entreprise en Suisse et apportent ainsi un avantage économique manifeste15.
Facteurs décisifs pour l’octroi du permis :
- Création de nouveaux emplois en Suisse
- Besoin démontrable dans le canton ou le segment de marché concerné
- Innovation et utilisation de technologies
- Investissements dans l’économie suisse et la promotion de la place économique
- Apport d’un réseau précieux (par exemple, accès aux marchés internationaux)
- Expérience entrepreneuriale avérée et bilan positif
Avec un business plan viable, une couverture financière suffisante et une orientation stratégique, cette voie peut être empruntée avec succès. LINDEMANNLAW vous accompagne à chaque étape, du choix du site à la stratégie d’obtention de l’autorisation, en passant par la création de l’entreprise.
Conclusion : chaque chemin commence par une stratégie
La bonne solution de séjour ne repose pas uniquement sur des chiffres et des paragraphes, mais sur un concept global qui combine vos intérêts personnels, économiques et fiscaux. En tant que cabinet d’avocats expérimenté en droit international de la résidence, nous vous offrons des conseils juridiques précis, des solutions individuelles et un accompagnement professionnel dans vos démarches auprès des autorités suisses compétentes.
Vous souhaitez en savoir plus ou convenir d’un premier entretien ?
Contactez-nous en toute discrétion et sans engagement. Nous nous ferons un plaisir de vous aider à réaliser vos projets en Suisse dans le respect de la législation.
1 https://www.fedlex.admin.ch/eli/cc/2002/243/de.
2 Cf. en particulier l’art. 4 ALCP en relation avec l’art. 2 annexe 1 ALCP.
3 Cf. en particulier l’art. 6 ALCP en relation avec l’art. 24 ss annexe 1 ALCP.
4 Cf. en particulier l’art. 7 let. d et e ALCP en relation avec l’art. 3 annexe 1 ALCP.
5 Cf. en particulier l’art. 21, al. 3, LIE.
6 Cf. en particulier l’art. 21, al. 1, LIE.
7 Cf. en particulier le ch. 2.4, al. 2, des explications relatives à l’activité lucrative des ressortissants d’États tiers de la Direction de l’économie publique du canton de Zurich (état : janvier 2024).
8 Cf. en particulier l’art. 28 LEC.
9 Cf. en particulier l’art. 25, al. 1, OLCP.
10 Cf. en particulier l’art. 25, al. 2, OLCP.
11 Cf. en particulier l’art. 25, al. 4, OLCP.
12 Cf. en particulier l’art. 25, al. 3, OLCP.
13 Cf. l’art. 14 LIFD.
14 Cf. l’art. 14, al. 1, let. c, LIFD.
15 Cf. en particulier l’art. 19, let. a, LAI.