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Vos droits en matière d’information : Ce que les clients des banques suisses doivent savoir

Dans l’écheveau complexe des réglementations financières et des droits personnels, les droits à l’information des clients des banques se distinguent par leur importance juridique et pratique. Cet article se penche sur les principes, les applications et les limites de ces droits, offrant une compréhension complète du cadre juridique régissant la divulgation d’informations par les banques aux clients et aux autorités.

Quels sont les principes fondamentaux du droit à l’information des clients des banques suisses ?

 La pierre angulaire des droits à l’information contre les banques en Suisse se trouve principalement dans le Code suisse des obligations (OR 400), la Loi sur les services financiers (FIDLEG 72) et la Loi sur la protection des données (DSG 25). Ces lois fournissent un cadre solide visant à assurer la transparence et la responsabilité dans la relation client-banque.

✓ OR 400
Généralement applicable à tous les aspects de la relation d’affaires entre une banque et son client, l’OR 400 garantit que les banques ont un devoir de divulgation concernant les informations et les documents reçus dans le cadre de l’exécution de leur mandat. Cela inclut les actifs et les documents originaux que la banque détient pour le compte du client.

✓ FIDLEG 72
Introduite en tant que demande spéciale de droit privé, FIDLEG 72 permet aux clients de demander des copies de leur dossier et de tous les autres documents créés dans le cadre de la relation d’affaires. Son objectif premier est de renforcer la protection des clients en comblant les lacunes potentielles laissées par d’autres réglementations.

✓ DSG 25
Cette disposition est axée sur le droit à l’information concernant le traitement des données à caractère personnel. Elle garantit la transparence dans le traitement des données par les banques, en veillant à ce que les personnes puissent accéder aux informations nécessaires pour faire valoir leurs droits en vertu de la loi.


Quelle est l’étendue des droits de divulgation d’informations pour les clients des banques suisses ?

La portée de ces droits s’étend au-delà des simples enregistrements transactionnels. En vertu de l’OR 400, les banques sont tenues de fournir non seulement les documents reçus dans le cadre de l’exécution de leur mandat, mais aussi de rendre compte périodiquement ou sur demande des questions essentielles à la surveillance de l’exécution du mandat.

FIDLEG 72 élargit encore ce champ d’application en englobant tous les documents relatifs au client créés au cours de la relation d’affaires, dans le but de combler toute lacune en matière de protection qui pourrait exister dans d’autres cadres législatifs.

Quels sont les facteurs clés de la portée et des limites des droits à l’information bancaire ?
  1. Contraintes et exemptions
    Bien que les lois prévoient des droits étendus, il existe des limitations et des exceptions nuancées :

Obligations de confidentialité – Les banques doivent trouver un équilibre entre l’obligation de divulguer et le devoir de protéger les informations sensibles. Il s’agit non seulement de protéger les informations de tiers, mais aussi de respecter les interdictions légales et réglementaires en matière de divulgation.
Pertinence de l’information – La divulgation n’est pas générale mais se limite aux informations pertinentes pour les intérêts du client tels que définis par le mandat. Les documents considérés comme ” utilisés en interne ” par la banque, tels que les notes préliminaires et les projets d’accord, sont généralement exemptés, sauf s’ils ont un impact direct sur les droits ou les intérêts du client.
Garanties procédurales – La divulgation doit suivre des normes procédurales, exigeant souvent une demande formelle spécifiant les documents recherchés. Cette formalité procédurale garantit que les banques ne sont pas soumises à des expéditions de pêche mais qu’elles répondent à des demandes légitimes d’informations pertinentes.

  1. Interaction avec les règlements sur la protection des données
    La DSG 25 joue un rôle crucial en fixant des limites spécifiques au traitement des données à caractère personnel. La DSG 26 permet aux responsables du traitement de refuser, de restreindre ou de retarder l’accès à l’information sous certaines conditions telles que les obligations légales, la protection des intérêts de tiers, ou si la demande est frivole ou ne vise pas la protection des données. Les restrictions peuvent également s’appliquer aux responsables de traitement privés pour les données à caractère personnel qui ne sont pas destinées à être divulguées à des tiers et aux organes fédéraux pour des raisons d’intérêt public prépondérant ou des enquêtes en cours. Les responsables du traitement doivent justifier tout refus ou restriction d’accès à l’information.
En quoi consiste l’application procédurale des droits à l’information ?

Le système juridique suisse établit une distinction entre les droits substantiels à l’information et les mécanismes procéduraux permettant d’obtenir cette information. Alors que les droits substantiels constituent la base de la demande d’information, les règles de procédure régissent la manière dont ces demandes sont mises en œuvre dans la pratique.

✓ Règle d’exclusion
S’il existe un droit substantiel à l’information, il exclut généralement la recherche parallèle de preuves procédurales. Ce principe empêche le contournement des exigences détaillées de fond par des demandes procédurales plus larges.

✓ Prescription
L’application des droits à l’information est soumise à des délais de prescription. En règle générale, le droit de demander une divulgation aux banques expire dix ans après la fin du mandat. Cette limitation reflète l’équilibre entre le besoin de transparence et les aspects pratiques de la conservation des documents.

Le cadre régissant les droits à l’information des clients des banques en Suisse est à la fois complet et nuancé, équilibrant le besoin de transparence avec les impératifs de confidentialité et d’équité procédurale. Les interprétations et les applications de ces lois évolueront en fonction de l’évolution du secteur financier. Les professionnels du droit et les clients doivent rester vigilants et informés pour naviguer efficacement dans ce paysage complexe.

Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à nous contacter pour obtenir un soutien et des conseils juridiques spécialisés.

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