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La Suisse intègre la conformité aux sanctions dans sa loi sur le blanchiment d’argent

Afin de renforcer l’intégrité et la conformité de son secteur financier, la Suisse intègre la conformité aux sanctions dans sa législation contre le blanchiment d’argent (AML). Ce changement réglementaire important place la responsabilité de l’application des sanctions, décidées par des organismes internationaux tels que l’ONU et l’UE, non seulement au niveau du Secrétariat d’État à l’économie, mais aussi sous la responsabilité des autorités chargées de la lutte contre le blanchiment d’argent, notamment l’Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA) et les organismes d’autorégulation (OAR).

En vertu de l’article 1 de la loi sur les embargos, la Suisse a la capacité de mettre en œuvre des mesures coercitives pour appliquer ces sanctions internationales. Le Conseil fédéral, chargé d’édicter ces mesures, publie des ordonnances qui peuvent avoir une incidence sur les activités commerciales ou financières, telles que des restrictions à l’importation et à l’exportation et des interdictions financières, ou cibler des personnes spécifiques par le biais de mesures telles que l’interdiction de voyager et le gel des avoirs. L’application de ces mesures est généralement supervisée par le Secrétariat d’État à l’économie (SECO), avec le soutien du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) et de l’Office fédéral des douanes et de la sécurité des frontières (BAZG) pour certaines dispositions.

Cette intégration marque une étape cruciale dans l’alignement du secteur financier suisse sur les normes mondiales, en garantissant une conformité solide et en améliorant la transparence et l’intégrité du secteur. Cet aperçu répond aux principales questions liées à l’introduction de nouvelles réglementations.

Quel est l’impact de ces changements sur les institutions financières en Suisse?

Les institutions financières sont désormais tenues de se conformer à la nouvelle réglementation sur les sanctions dans le cadre de leurs obligations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. Elles doivent notamment prendre les mesures suivantes :

✓ la réalisation d’évaluations complètes des risques afin d’identifier les risques potentiels liés aux sanctions.

✓ la mise à jour régulière des informations sur les clients et la vérification de l’identité des bénéficiaires effectifs.

✓ Mettre en place des systèmes de contrôle interne solides pour surveiller et gérer les risques.

✓ Former et informer le personnel sur les nouvelles exigences en matière de conformité, afin de lui permettre de distinguer les cas où les sanctions s’appliquent et ceux où elles ne s’appliquent pas. ✓ Établir des politiques et des procédures claires pour signaler les activités suspectes et les violations potentielles des sanctions.

Le SECO et la FINMA mèneront des inspections pour s’assurer de la conformité, et les entités qui ne respectent pas les règles pourront faire l’objet de poursuites judiciaires. Ces changements soulignent la nécessité pour les institutions financières d’adopter des mesures organisationnelles méticuleuses et des pratiques de gestion des risques approfondies.

Quelles sont les responsabilités de la FINMA et du SECO dans le cadre du nouveau dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent?

La FINMA est chargée de superviser les exigences réglementaires en matière d’organisation dans le cadre du droit des marchés financiers, en veillant à ce que les établissements financiers gèrent tous les risques, y compris les risques juridiques et les risques d’atteinte à la réputation. Elle effectue des inspections sur place pour vérifier le respect des mesures liées aux sanctions. Le SECO, quant à lui, supervise l’application des mesures coercitives prévues par la loi sur les embargos et peut engager des procédures à l’encontre des institutions financières qui ne respectent pas les règles. Les deux organisations travaillent en coordination afin d’assurer une supervision et une application complètes des nouvelles réglementations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.

Comment les nouvelles exigences en matière de lutte contre le blanchiment d’argent s’inscrivent-elles dans le cadre de la lutte mondiale contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme?

Les exigences suisses actualisées en matière de lutte contre le blanchiment d’argent s’alignent étroitement sur les normes internationales fixées par le GAFI et sur les projets de règlements de l’UE en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. En intégrant ces normes, la Suisse vise à renforcer la transparence et l’intégrité de son secteur financier, contribuant ainsi aux efforts mondiaux de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cet alignement permet de maintenir la compétitivité de la Suisse en tant que centre financier mondial tout en garantissant la conformité avec les normes internationales.

Comment les modifications apportées à la loi suisse sur la lutte contre le blanchiment d’argent affecteront-elles les transactions financières transfrontalières?

Avec l’intégration de la conformité aux sanctions dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent, les transactions financières transfrontalières feront l’objet d’un examen plus strict. Les intermédiaires financiers devront s’assurer que les transactions impliquant des entités étrangères sont conformes aux réglementations suisses et internationales en matière de sanctions. Cela peut impliquer un renforcement de la diligence, une surveillance accrue, des évaluations systématiques des risques, l’élaboration de politiques et de procédures connexes ainsi que des mises à jour plus fréquentes des informations sur les clients, en particulier pour les transactions impliquant des juridictions à haut risque ou des personnes politiquement exposées.

Quels sont les défis auxquels les institutions financières pourraient être confrontées lors de la mise en œuvre de la nouvelle réglementation, et comment peuvent-elles les surmonter?

Les institutions financières peuvent être confrontées à plusieurs défis, notamment la complexité de la mise à jour des systèmes internes, la nécessité d’une formation continue du personnel et l’augmentation potentielle des coûts opérationnels. Pour surmonter ces difficultés, les institutions peuvent investir dans des technologies de pointe en matière de conformité, demander des conseils juridiques spécialisés et mettre en place des programmes de formation complets. La collaboration avec les organismes de réglementation et le fait de se tenir informé des meilleures pratiques en matière de conformité peuvent également aider les institutions à faire face efficacement à ces changements.

Quel type de soutien pouvez-vous obtenir auprès du service de conseil juridique?

Conseiller les clients sur les obligations de conformité: Les cabinets d’avocats joueront un rôle essentiel en conseillant leurs clients, en particulier les institutions financières, sur les nouvelles obligations de conformité introduites par la nouvelle loi suisse sur la lutte contre le blanchiment d’argent. Il s’agit notamment de guider les clients sur les mises à jour nécessaires de leurs politiques et procédures internes afin de s’assurer qu’elles répondent aux nouvelles exigences en matière de conformité aux sanctions. Les cabinets d’avocats doivent aider leurs clients à mettre en place de solides cadres de gestion des risques, à procéder à des évaluations approfondies des risques et à mettre régulièrement à jour les informations relatives aux clients, comme l’exige la loi.

Formation et éducation: Les cabinets d’avocats seront chargés d’informer leurs clients et leur personnel sur les implications des nouvelles réglementations. Cela implique d’organiser des sessions de formation et des ateliers sur les exigences légales et les meilleures pratiques en matière de conformité aux sanctions et de mesures de lutte contre le blanchiment d’argent. Ce faisant, les cabinets d’avocats contribuent à faire en sorte que les employés de leurs clients soient bien informés et capables d’identifier et d’atténuer les risques liés aux violations des sanctions.

Rédaction et révision des politiques internes: Les cabinets d’avocats aideront les institutions financières à rédiger et à réviser leurs politiques internes afin de les aligner sur les nouvelles exigences en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et de respect des sanctions. Il s’agit notamment de créer des politiques globales de gestion des risques, de mettre à jour les procédures de diligence raisonnable et de s’assurer que les contrôles internes sont efficaces pour prévenir et détecter toute violation des sanctions. L’expertise juridique est essentielle pour élaborer des politiques qui soient à la fois conformes à la loi et pratiques pour les opérations de l’institution.

Réalisation d’audits et d’évaluations internes: Pour garantir la conformité, les cabinets d’avocats peuvent procéder à des audits et à des évaluations internes des activités de leurs clients. Ces audits permettent d’identifier les lacunes en matière de conformité et de formuler des recommandations en vue d’une amélioration. Les cabinets d’avocats peuvent offrir un suivi et un soutien continus pour s’assurer que les institutions financières adhèrent en permanence aux normes juridiques mises à jour et qu’elles sont prêtes pour les inspections des autorités de régulation telles que la FINMA et le SECO.

Représentation et défense juridique: Dans les cas où les institutions financières font l’objet d’enquêtes ou d’actions en justice pour non-respect des nouvelles réglementations, les cabinets d’avocats assureront la représentation et la défense juridique. Il s’agit notamment de répondre aux enquêtes réglementaires, de représenter les clients dans les procédures administratives ou judiciaires et de négocier des règlements ou des pénalités. L’expertise des cabinets d’avocats est essentielle pour protéger les intérêts des institutions financières et atténuer les dommages potentiels en termes de droit et de réputation.

✓ Planification stratégique et gestion des risques: Les cabinets d’avocats aideront leurs clients à élaborer des plans stratégiques pour gérer et atténuer les risques liés au respect des sanctions. Il s’agit notamment de conseiller sur la mise en œuvre de systèmes de contrôle interne efficaces, d’assurer la conformité avec les normes suisses et internationales et de se préparer à tout changement réglementaire futur. Les conseils stratégiques des cabinets d’avocats sont essentiels pour aider les institutions financières à maintenir la conformité tout en atteignant leurs objectifs commerciaux.

L’équipe juridique expérimentée de LINDEMANNLAW est spécialisée dans la conformité et le droit réglementaire, et propose des solutions sur mesure pour garantir que votre institution financière respecte toutes les nouvelles exigences en matière de sanctions et de lutte contre le blanchiment d’argent. Pour en savoir plus sur l’impact de ces changements réglementaires sur votre activité et sur la manière dont nous pouvons vous aider à maintenir la conformité, contactez-nous dès aujourd’hui.

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