À une époque où les sanctions internationales ratissent large, les individus et les entités se retrouvent souvent pris au piège de restrictions bancaires qui ne les visent pas directement. Ce réseau complexe de contrôles financiers, qui implique notamment des sanctions suisses, européennes et américaines, pose des problèmes particuliers aux ressortissants russes et à d’autres personnes qui, bien qu’elles ne soient pas visées par ces sanctions, souffrent du gel de leurs avoirs et de contraintes bancaires.
Cet article approfondit les complexités entourant de tels scénarios, en proposant une exploration granulaire d’études de cas et une feuille de route pour naviguer dans ces eaux turbulentes.
Les sanctions visent à influencer les comportements en restreignant les transactions financières et économiques. Cependant, les retombées de ces sanctions affectent souvent ceux qui n’étaient pas visés à l’origine, entraînant des conséquences inattendues telles que le gel de comptes bancaires non soumis aux sanctions de la Suisse, de l’Union européenne et des États-Unis.
Aperçu des études de cas
1. Ressortissants russes dont les avoirs sont gelés
Les ressortissants russes résidant en dehors de l’UE/EEE/Suisse se retrouvent dans une situation délicate lorsque les banques suisses, de l’UE ou du Liechtenstein gèlent leurs avoirs, malgré leur statut non sanctionné. L’origine de ce problème réside dans le règlement 833/2014 de l’UE, qui fixe des limites spécifiques aux comptes bancaires des ressortissants russes sans permis de séjour dans l’UE/Suisse/EEE. Il interdit notamment aux banques d’accepter de nouveaux dépôts de plus de 100 000 euros de la part de ressortissants ou d’entités russes, une mesure visant à réduire les flux financiers à la lumière des tensions géopolitiques.
Toutefois, pour ceux qui disposaient d’avoirs dépassant ce seuil avant l’entrée en vigueur des règles en février 2022, ces dépôts sont « grandfathered », c’est-à-dire que les titulaires de comptes conservent ces avoirs et peuvent les retirer ou maintenir leur état existant.
Mesures à prendre :
✓ Obtenir un avis juridique. Ce document doit articuler les nuances des réglementations européennes et suisses, en affirmant la légalité de la position du titulaire du compte.
✓ S’adresser aux autorités du SECO/de l’UE. Bien qu’elle puisse prendre du temps, cette étape consiste à demander officiellement aux autorités compétentes de débloquer un compte.
✓ Déposer une plainte auprès d’un tribunal suisse/européen. En dernier ressort, les personnes concernées peuvent envisager d’engager une action en justice devant les tribunaux suisses/européens pour contester les restrictions imposées aux comptes.
2. Implications sur les liens familiaux avec les personnes sanctionnées
Dans un autre scénario, un ressortissant russe, qui ne fait pas personnellement l’objet de sanctions mais qui est lié à une personne désignée aux États-Unis (par exemple, sur la liste SDN de l‘OFAC), voit son compte gelé par les banques suisses/européennes. Cette situation souligne la portée mondiale et les implications complexes des sanctions américaines. Seules les personnes désignées et figurant sur la liste SDN sont soumises à des sanctions de blocage. En outre, ces sanctions visent principalement les personnes et les actifs américains, ce qui limite leur applicabilité directe aux comptes bancaires étrangers n’impliquant pas d’éléments relevant de la juridiction américaine, tels que la compensation en dollars ou la gestion d’actifs basés aux États-Unis.
Mesures à prendre :
✓ Double avis juridique. Il est conseillé ( ) d’obtenir des avis juridiques d’avocats locaux (UE/Suisse) et américains, clarifiant la non-applicabilité des sanctions américaines à la situation de l’individu.
✓ Engagement de l’OFAC. En l’absence de juridiction américaine, l’OFAC ne délivrera pas de « licence » ou de confirmation autorisant tout mouvement des actifs qui ne relèvent pas de son autorité.
✓ La saisine d’un tribunal suisse/européen en vue de l’application des lois américaines pertinentes peut permettre de résoudre le problème du gel des avoirs.
3. Déblocage des titres russes
La vente de titres russes à des tiers, tels que les euro-obligations émises par des entités russes faisant l’objet de sanctions de la part de la Suisse et de l’UE, présente un défi nuancé. Les règlements tels que l’UE 269/2014 gèlent les actifs des entités sanctionnées, mais les transactions portant sur leurs titres ne devraient pas être entravées ( ). En outre, le gouvernement russe et les entreprises russes ont mis en œuvre des programmes qui leur permettent de racheter directement leurs titres et de verser des dividendes et des intérêts.
Mesures à prendre :
✓ Obtenir un avis juridique. Ce document doit articuler les nuances des réglementations européennes et suisses, en affirmant la légalité de la position du détenteur de titres.
✓ Preuve de propriété notariée. Obtenir une confirmation notariée de la propriété des titres de la part de la banque holding, affirmant la possession légale.
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