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Comprendre le 13ème paquet de sanctions de l’UE et les mesures de l’OFAC aux États-Unis – Comment se conformer à la portée extraterritoriale ?

Suite à l’adoption par l’Union européenne de son 13ème paquet de sanctions individuelles et économiques, nous souhaitons offrir une vue d’ensemble succincte des conséquences critiques découlant du 13ème paquet de sanctions de l’Union européenne, ainsi que des mesures d’application les plus récentes prises par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) des États-Unis.

Cette mise à jour cruciale met en évidence la vaste portée internationale de ces sanctions, qui affectent un large éventail d’entreprises en Chine, au Kazakhstan, en Inde, en Serbie, en Thaïlande, au Sri Lanka et en Turquie. Les exigences renforcées en matière de conformité pour les biens et technologies à double usage sont essentielles à la gestion de ces défis complexes, soulignant la nécessité de stratégies anti-contournement efficaces dans les 11ème, 12ème et 13ème paquets de sanctions de l’UE.

Existe-t-il des sanctions de l’UE à l’encontre d’entreprises non russes pour contournement des sanctions de l’UE ?

Avec l’adoption du 13ème paquet, la Commission européenne a ajouté 10 entreprises enregistrées en Chine, au Kazakhstan, en Inde, en Serbie, en Thaïlande, au Sri Lanka et en Turquie à la liste des sanctions de l’annexe IV du règlement (UE) n° 833/2014. L’UE imposera à ces entreprises des restrictions à l’exportation de biens et de technologies à double usage.

Comment les entreprises de l’UE peuvent-elles se conformer aux récentes mesures anti-contournement concernant les biens et technologies à double usage : 11ème 12ème, et 13ème Paquets de sanctions de l’UE?

Le 7 septembre 2023, dans le cadre du 11ème paquet de sanctions de l’UE, la Commission européenne a publié un guide à l’intention des opérateurs de l’UE sur le contournement des sanctions. Ce document décrit les éléments essentiels du programme de conformité d’une entreprise pour empêcher le contournement des sanctions de l’UE. Le 12ème paquet de sanctions de l’UE a adopté l’article 12 octies du règlement (UE) n° 833/2014, qui impose aux entreprises de l’UE, lorsqu’elles vendent certains biens et technologies sensibles à un pays tiers, d’interdire contractuellement leur réexportation vers la Russie ou leur utilisation en Russie.

Le 22 février 2024, la Commission européenne a proposé, dans sa FAQ (section 13 de « Commerce et douanes ») relative à l’article 12 octies du règlement (UE) n° 833/2014, la formulation de la « clause de non-réexportation vers la Russie ». Cette clause s’applique aux contrats conclus avec des opérateurs basés dans tout pays non membre de l’UE (autre qu’un pays partenaire, par exemple la Suisse) en ce qui concerne certains biens et technologies sensibles. La clause doit prévoir des recours adéquats en cas de violation et peut inclure, par exemple, la résiliation du contrat et le paiement de pénalités.

Les États-Unis ont-ils adopté des mesures concernant le contournement des sanctions américaines ?

Le 23 février 2024, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor américain et le Département d’État américain ont adopté le plus grand nombre de sanctions imposées depuis le conflit entre la Russie et l’Ukraine en vertu du décret 14024, y compris des sanctions à l’encontre de plus de 500 personnes et entités.

Les sanctions visent à la fois des personnes et des entités russes et non russes. Plus de deux douzaines de personnes et d’entités de pays tiers impliqués dans le contournement des sanctions américaines, notamment l’Allemagne, la Finlande, l’Irlande, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Turquie, la Serbie, les Émirats arabes unis et le Viêt Nam, ont été désignées. En conséquence, les biens et les intérêts dans des biens situés aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle d’une personne américaine des personnes ou entités sanctionnées doivent être bloqués.

Les banques de Suisse/Liechtenstein ou de l’UE doivent-elles « bloquer » les actifs des sociétés désignées par les États-Unis le 23 février 2024 en vertu du décret 14024 ?

Les banques suisses et européennes gèlent souvent d’elles-mêmes les avoirs de leurs clients désignés en vertu du décret 14024 et figurant sur la liste des « Specially Designated Nationals » (SDN). Il ne s’agit toutefois pas d’un « blocage d’actifs », car ce dernier implique une autorité juridique américaine. Pour que les actifs en question soient « bloqués » en vertu de la législation américaine, il faut que les États-Unis soient compétents. Si les actifs sont physiquement situés en dehors des États-Unis (par exemple au Liechtenstein ou en Suisse), la juridiction américaine devrait être rattachée à une personne américaine (par exemple un gestionnaire d’actifs ou un propriétaire) ou impliquer un lien avec les États-Unis, y compris la compensation en dollars américains. S’il n’y a pas de lien avec les États-Unis, l’OFAC ne peut pas faire valoir son autorité.

Les États-Unis appliquent-ils des sanctions directement aux institutions financières étrangères ?

Le 22 décembre 2023, l’Office of Foreign Assts Control (OFAC) a publié un amendement à l’Executive Order 14024 qui donne à l’OFAC de nouveaux pouvoirs pour cibler les institutions financières étrangères (FFI) qui se livrent à l’évasion des sanctions américaines. Ces sanctions s’appliquent à certaines transactions et aux personnes désignées par le SND.

Les FFI peuvent être sanctionnés pour avoir effectué certaines transactions impliquant la base militaro-industrielle russe.  Par exemple, les FFI peuvent être sanctionnées pour avoir traité toute(s) transaction(s) significative(s) pour des personnes qui ont été désignées pour avoir opéré ou avoir opéré dans les secteurs de la technologie, de la défense et du matériel connexe, de la construction, de l’aérospatiale ou de la fabrication, ou dans d’autres secteurs qui peuvent être déterminés comme faisant partie de la base militaro-industrielle. Les FFI peuvent également être sanctionnées pour avoir tenu des comptes, transféré des fonds ou fourni d’autres services financiers à des personnes, à l’intérieur ou à l’extérieur de la Russie, qui opèrent dans les secteurs spécifiés de l’économie de la Fédération de Russie.

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